Conseil en innovation stratégique

Tilt Attitude #9 – L’arrêt sur images (2/2)

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En 1811, le célèbre ouvrier militant Ned Ludd brise les machines à tisser de son maître, proclamant ainsi son refus des nouvelles techniques industrielles telles qu’elles se développaient alors. Symboliquement c’est un acte très fort qui a été l’élément déclencheur de nombreuses révoltes populaires en Angleterre au début du 19ème siècle. En 1840, l’historien Jules Michelet théorisera cette rengaine du peuple et dénoncera le « machinisme », le mot est de lui, du progrès industriel.

Aujourd’hui, l’essor croissant des robots présente quelques similitudes et à l’évidence la « robotisation heureuse » est loin de faire l’unanimité. Loin d’être confinée à un ensemble de grincheux, effrayés par toute nouveauté, cette critique s’est largement répandue dans notre société et, de nos jours, le progrès technique n’est plus synonyme de mieux-vivre. Ces inquiétudes semblent d’ailleurs en partie justifiées à la lecture d’études comme celle du MIT selon laquelle chaque robot introduit sur le marché du travail détruira 6 emplois. Le futur n’a jamais été aussi peu à la mode.

Cependant, cette vision pessimiste de l’avenir est partielle et partiale, en ce sens qu’elle ne s’intéresse qu’au revers de la médaille, le plus sombre. Diaboliser les robots est une posture défensive malheureuse, fausse et dangereuse. Des emplois qui existaient il y a un siècle, cinquante ans ou dix ans ont disparu, sans que le chômage n’explose drastiquement : le marché du travail s’est tout simplement adapté face aux changements structurels et conjoncturels.

D’après l’étude Are Robots Stealing Our Jobs ? de deux économistes italiens, «la relation entre l’innovation et le chômage est loin d’être claire et évidente. […] Au contraire, les innovations devraient permettre des gains de productivité conduisant à une réduction des prix des produits manufacturés et des services […]. De plus, la hausse de la consommation, rendue possible par la baisse des prix, couplée aux besoins industriels nouveaux garantirait une croissance durable soutenant l’emploi et le niveau de vie ». Comme quoi, tout n’est pas si simple. Sans dire que l’avenir sera étincelant, on peut oser affirmer qu’il ne sera pas si dystopique que nous le promettent certains.

Alors, cessons d’avoir peur et revenons à Joseph Schumpeter et à son concept de la « destruction créatrice » : l’innovation et le progrès technique dans des secteurs particuliers créeront forcément de nouveaux besoins et contrebalanceront les destructions d’emplois et de croissance dans d’autres secteurs.

Sincèrement, que serions-nous devenus si nous nous étions opposés au développement de la machine à tisser ? et de celle à vapeur ? et d’Internet plus récemment ?

En fait, cette vision craintive de l’avenir n’est pas anodine, elle traduit les angoisses ressenties face à la disparition d’un monde qu’on a aimé et qui laisse peu à peu la place à une société numérique qui nous fait encore peur. Il est devenu difficile de se projeter dans l’avenir, raison pour laquelle nous lui préférons le présent. La robotisation n’est pas le grand péril que certains annoncent : elle n’est qu’un nouveau chapitre dans notre long livre du capitalisme industriel, dont il s’agit de savoir comment écrire les prochaines lignes.

Ce sont toutes ces raisons qui nous poussent à être optimistes ! Chez Tilt, le futur est une opportunité, pas une menace ! C’est la conviction que « le meilleur moyen de prédire le futur, c’est de le créer » (Peter Drucker, professeur, consultant américain en management d’entreprise, auteur et théoricien). Tilt c’est l’optimisme de l’idée qui surgit !

Et vous, quels sont les conseils clés que vous donneriez à quelqu’un d’inquiet face à l’avenir pour l’inciter à innover ? Venez en discuter avec nous !

Bastien Salvini, consultant