Conseil en innovation stratégique

Innover for Good, c’est résister…

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green leafed plant in egg shell

Pour le philosophe et psychanalyste Miguel Benasayag, « … Nous sommes aujourd’hui au bord d’un vide, d’une incertitude. Il n’est pas permis de se conforter dans la pensée d’un objectif lointain ni de se résigner dans un “réalisme” qui mènerait à la passivité. Il faut mettre “l’après” entre guillemets, au profit de l’action ici et maintenant. Méfions-nous de notre envie de “résilience”, qui occulterait toute perte liée à la crise, et de l’invitation à s’adapter. (in #Philonomist mars 2021)

Résilience, mot valise de la Covid ?

Résilier, se résigner, ou bien résister ?

Les révolutions technologiques et de santé que nous vivons sont-elles différentes de celles que nos ancêtres ont connu par le passé ? Comment pourrions-nous les appréhender pour en faire quelque chose d’unique ?

Nous n’en sommes pas aux premiers bouleversements. La Renaissance, l’invention de l’imprimerie et la Révolution industrielle ont, l’une après l’une, enclenché des bouleversements majeurs, tant économiques que sociaux. Toutes ces accélérations ont, en leur temps, effrayé les hommes. La nôtre n’y échappe pas. Seulement la nature-même de l’accélération actuelle – qui est asymptotique – diffère de celles du passé, dont le rythme était constant… Et mieux maîtrisé qu’actuellement (on peut difficilement faire pire).

La vitesse du changement double tous les 10 ans comme a pu le dire Ray Kurzweil, chantre du transhumanisme. Cela induit une discontinuité future qu’il faut savoir appréhender. Tout un pan de l’industrie de la Silicon Valley a voulu y répondre en repoussant l’ultime limite : celle de la mort.

Mais pour innover vraiment, gardons-nous de suivre le mouvement (« le flow »). Il convient, au contraire savoir y résister. Résister non par peur, mais par goût de la vérité, goût d’expérimenter la limite, avant de la repousser… sans pour autant vouloir l’abolir.

La résistance du futur, cette perception de la limite, crée une sensation de vide. Et ce sentiment de vide crée un certain mal-être qu’il faut savoir accepter, éprouver à tous les sens du mot. Ce vide est un chemin, il nous relie à ce qui, en nous, est au contraire infini, éternel : notre humanité.

Éprouver la résistance du futur c’est savoir ralentir, s’arrêter pour mieux avancer. Il nous faut exercer notre esprit critique, dire « non » à ce qui s’enclenche en nous comme un réflexe de survie. « Le rêve de la modernité c’est que la technique, le numérique nous permettent d’acquérir la richesse temporelle, écrit le sociologue et philosophe Hartmut Rosa. L’idée qui la sous-tend est que l’accélération technique nous permette de faire plus de choses par unité de temps. »

Nous n’arrêtons pas de nous agiter. La société de consommation, le monde de l’entreprise et la course à l’innovation nous poussent à l’action perpétuelle.

Pourtant, nous ne sommes pas des “faires-humains”, nous sommes des “êtres-humains”.

Et si innover for good, c’était justement éprouver ce vide, se connecter à ce qui est éternel en nous, à ce qui nous relie aux autres ?

Repensons l’entreprise, ses dirigeants ses collaborateurs, ses clients comme des êtres-humains et non des faires-humains.

Créons en replaçant l’homme au centre, un futur innovant qui redonne du sens.

C’est la raison d’être (et d’en être) de Tilt ideas et de Kea.

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Brice Auckenthaler, Associé co-fondateur