Conseil en innovation stratégique

Et si la COVID-19 était un trou noir ?

Ou plus précisément un « pot au noir », cette zone où les navires peuvent rester encalminés des jours durant, et les marins déprimer pour longtemps.

Cette zone figure une sorte de cul-de-sac, de nasse, où bouchonne un trop-plein (consommatoire ?). Créant ainsi un 7ème continent formé de déchets plastiques, qui, au gré des courants (métaphore des opinions ou décisions contradictoires ?) finissent par s’agglutiner en un continent flottant (i.e. l’incertitude qui génère l’inquiétude qui entraîne l’immobilisme…) et nocif (car elles nous mettent littéralement en « cale sèche » (comment en effet avancer quand on est ainsi englué pour ne pas dire « sidérés » ?).

Et le paradoxe, c’est que plus nous sommes paralysés par cette incertitude, plus l’on voit proliférer des certitudes tout aussi paralysantes.

Ce que Deleuze appelait le micro-fascisme, ou l’arbitraire radical des certitudes de nos pulsions.

Qui génère son corollaire : le principe de falsification décrit par Karl Popper, où toute certitude est en permanence susceptible d’être remise en question.

Avec ce « machin-19 » (qu’il serait temps de rebaptiser 20 ?), le moins que l’on puisse dire, c’est que nous y sommes.

‽ For Good? Oui, grâce à la prospective qui vise à identifier non pas LA bonne réponse à un problème mais plusieurs scénarios d’anticipation, du plus rose au plus gris.

Du plus crédible au plus absurde (i.e. celui qu’aucune I.A. n’oserait jamais concevoir).

Scénarios qui sont ensuite argumentés et éprouvés à l’aune de l’expérimentation (le fameux test & learn).

Avec les scénarios de la prospective, les « peut-être » définissent un cadre de sens qui peut alors motiver, mobiliser, entraîner dans l’action. Autrement dit, enclencher une puissance d’agir. Bref, désencalminer.

La prospective, vue et pratiquée par Tilt ideas, c’est un peu le « Credo Quia Absurdum »  des premiers chrétiens » (« je crois parce que c’est absurde ») mâtiné de veilles et de faits tangibles pour asseoir ces hypothèses solidement (au pays de Descartes, cela peut servir pour convaincre…).

Et son utilité vise à remettre de la confiance dans le collectif. Sans confiance, pas de prise d’initiative, on reste encalminé…

Faisons le pari de l’incertain ! Face au trou noir, le pouvoir d’émancipation de l’imaginaire est insubmersible.

Cette projection ne suffit peut-être pas à éteindre les incendies, mais elle aide très certainement à vivre et avancer.

P.S. : pot au noir, en anglais, se dit « doldrums ». Avouez que ça a une autre gueule 😇

 

Brice Auckenthaler, co-fondateur et associé