Conseil en innovation stratégique

Quand Lego s’engage dans l’aventure du crowdstorming

En 2008, conjointement avec son partenaire japonais Cuusoo, le groupe Lego a fait une incursion dans la sphère du crowdsourcing en lançant sa plateforme collaborative Cuusoo au Japon. Cette initiative, récemment devenue globale (depuis Octobre 2011), dope l’innovation du 3ème fabricant de jouet au monde, contraint à innover sans cesse depuis la perte de son brevet en 1988 et le développement consécutif de produits clones.

Cuusoo invite les utilisateurs à proposer et à voter pour de nouveaux concepts de jouets et, dès lors qu’une idée franchit le cap des 10.000 votants, celle-ci est examinée et budgétisée en interne. L’heureux initiateur d’une idée commercialisée perçoit une redevance d’1% du chiffre d’affaires net de l’ensemble et, surtout, peut fanfaronner auprès de la communauté de fans.

Le programme n’aura pas tardé à porter ses fruits : il y a un an presque jour pour jour le premier projet Cuusoo – le submersible japonais Shinkai 6500 – était commercialisé en édition limitée (seulement 1000 votes étaient alors requis). Le 2 Mars prochain est prévu le lancement du second projet Cuusoo, un vaisseau spatial japonais de reconnaissance sur les astéroïdes nommé l’Hayabusa.

Le succès de la plateforme au Japon a conduit le groupe Lego à rendre l’initiative globale et à démultiplier encore le rythme des idées. Ainsi, il n’aura guère fallu plus de 48h pour que le nouveau concept Lego Minecraft atteigne les 10000 votes (il y a de cela quelques jours), alors que 420 jours avaient été nécessaires au projet Shinkai 6500 pour récolter 1000 voix. Le fabricant de jouet, qui a une longue tradition d’écoute et de collaboration avec sa base de fans sur les concepts de jouets a dû s’adapter au rythme effréné du web : il ne faudra que 6 mois au concept Lego Minecraft pour voir le jour quand le processus de développement produit traditionnel du groupe est de 2 à 3 ans.

Lego a donc fait mouche avec son projet Cuusoo en n’hésitant pas à ouvrir les portes de son innovation à des collaborateurs extérieurs, plus adultes que sa cible traditionnelle, qui de l’aveu de Tim Courtney, consultant senior en New Business du groupe, « sont bizarres, différents » et qui surtout « n’auraient pas survécu au processus de développement produit« .

Si vos fans peuvent vous dire qu’il y a une demande de leur part, pourquoi ne pas considérer leurs souhaits et les inviter dans votre cuisine ? Tilt ideas appelle cette démarche le crowdstorming. Associez votre communauté de fans, fusse-t-elle petite, et/ou vos clients à votre politique d’innovation : plus votre processus d’innovation collective est ouvert, plus vous verrez fleurir de bonnes initiatives.