Conseil en innovation stratégique

#Sociobang – Objets connectés : pour nous aider ou nous vendre ?

L’armoire de votre chambre ne servira bientôt plus seulement à ranger vos vêtements. Elle vous permettra de jeter un œil rapide à l’heure pendant que vous buvez votre café d’une main et enfilez la chaussette gauche de l’autre. Quant à la plante verte de l’entrée, elle ne sera plus seulement décorative, car vous pourrez y regarder la météo avant d’ouvrir la porte (elle vous avertira donc peut-être qu’il faut prendre votre parapluie). La seconde vie des objets n’est pas le thème d’un article de Do It Yourself, mais bien le résultat du travail de chercheurs allemands qui sont parvenus à créer une nouvelle surface qui s’anime une fois imprimée et reliée à un faible courant électrique. Plus exactement, il s’agit d’imprimer un document Word ou PowerPoint et de l’apposer sur n’importe quel support (l’armoire, la plante verte), pour que celui-ci devienne tactile. Il devient ainsi possible de donner un nouvel usage aux objets et de les réinventer puisque chacun crée sa propre interface (à vous la personnalisation de votre table Ikéa !)

Ce projet – toujours dans une phase de prototype – s’inscrit dans la troisième révolution d’Internet, aussi appelée l’Internet des objets ou Web 3.0, qui désigne l’extension d’Internet à des lieux ou objets du monde physique… avec la promesse de nous sauver de décisions à prendre, de nous faire gagner du temps, de nous rendre la vie plus simple. Prizm par exemple fait partie de cette génération d’objets connectés (voir ci-dessus). Quant à Silmens, il permet d’étiqueter virtuellement sur des lieux touristiques des messages à des amis (notez qu’il n’est donc plus besoin d’acheter un cadenas près du Pont des Arts pour déclarer sa flamme).

Les objets s’animent et communiquent pour mieux nous servir comme dans un Toy Story amélioré. Et comme ils font déjà partie de notre quotidien, nous pouvons être interconnectés à tout, partout et tout le temps… La question de la vie privée se pose donc forcément : est-ce que voir l’alerte d’un mail au-dessus du plan de travail de la cuisine quand on coupe ses carottes est une intrusion ? Le quartier d’affaire intelligent Songdo, en Corée du Sud, s’est mué en véritable Big Brother, permettant de contrôler l’accès aux parkings… et de suivre les habitants à la trace.

‽ La marée des objets connectés et, l’effet de mode passé, seuls ceux qui sont vraiment utiles survivront (a-t-on vraiment besoin d’une balance connectée ? Pas si sûr…) Les objets connectés restent, avant tout, un outil et non pas une fin en soi : avant tout lancement, il s’agit de s’interroger sur leur usage final.