Conseil en innovation stratégique

# Voir le futur – Quand le Digital se met enfin au parfum

Alors que le sens olfactif est le premier développé à la naissance, il laisse progressivement la place à d’autres qui deviennent dominants: l’auditif au Moyen-Age (selon Michel Pastoureau) ou le visuel aujourd’hui.

Et il est vrai qu’il suffit de regarder nos moyens de communication et loisirs, depuis le smartphone jusqu’à Oculus pour comprendre qu’il y a encore aujourd’hui un grand absent sensoriel: l’odeur!!!

Certes des essais – assez drôles vus de notre époque – ont été tentés il y a 50 ans pour le cinéma comme Smell-O-Vision ou AromaRama mais seront restés sans lendemain. Pourtant et paradoxalement, c’est à l’heure du Digital triomphant que de nouvelles solutions remettent l’odeur à l’honneur.

Si les diffuseurs d’odeurs existent depuis longtemps comme les parkings Vinci nous le rappellent à chaque visite, ils ne proposent qu’une seule et unique note aromatique puisque, une fois l’espace empli/saturé par cette odeur, il faudrait un long temps de ventilation avant d’en proposer une autre qui soit pleinement identifiable.

Et c’est là que la start-up Vapor Communications et sa plateforme oNotes, créée d’abord à Paris par le professeur d’Harvard David Edwards, apporte une mini révolution: des speakers olfactifs, mobiles et connectés bientôt de la taille d’un palet de hockey, permettent déjà de valser d’une odeur à une différente parmi en quelques secondes, une fragrance venant en chasser une autre comme autant de tweets aromatiques.

Les applications potentielles de cet orgue à parfum digital de 300.000 odeurs donnent alors le vertige. En communication avec la possibilité de partager des odeurs à distance ou de tagger des photos ou encore de remplacer des émoticones visuelles par des flashs olfactifs. Dans le monde du loisir pour renforcer l’immersion d’un film ou d’un jeu vidéo par un encodage de senteurs aussi co textuel que celui d’un son 7.1. Dans les transports pour choisir l’ambiance olfactive de son choix. Évidemment aussi dans l’univers publicitaire pour qu’enfin les parfums puissent associer en digital la fragrance à ses films et visuels ou que dans un linéaire l’attention puisse être attirée/stoppée par une odeur en phase avec un produit en rayon. Ou enfin dans la Santé car la disparition des capacités olfactives marquerait un signal dans la maladie Alzheimer…

En bref, c’est un nouvel art de créer du contenu qui va émerger depuis celui des apprentis Nez qui posteront leurs créations en ligne comme aujourd’hui leur musique sur YouTube jusqu’à celui des professionnels pour (re)donner de l’aspérité à leur contenu, comme cet éditeur new-yorkais de livres pour enfants qui présentait récemment au Museum of the Moving Image une version inédite de Boucle d’Or sur tablettes où les senteurs accompagnaient l’action pour la plus grande joie (et pédagogie) des plus petits.

‽ Et vous, comment intégrer un supplément de sens (au propre comme au figuré) pour enrichir la force de votre proposition et l’engagement de vos consommateurs ?