Conseil en innovation stratégique

Innovation for Good (News) #20

La Masterclass de Laurent Bibard (ESSEC) pose un diagnostic concis et brillant. Celui-ci peut être résumé en quelques mots :

Nous sommes la crise en tant que colporteurs du virus et dans notre immodestie à l’égard de la technologie. Et cette crise met à mal 3 choses inhérentes à notre culture : 1/nos règles de contrôle ; 2/ la recherche du résultat parfait ; 3/ l’innovation qui fait table rase du passé…

Que pouvons-nous en tirer de positif ?

Mon hypothèse pour la suite : le monde ne va pas changer, c’est notre regard sur le monde qui changera et doit changer pour une remise en question salutaire et durable.

Dans les lendemains de crise, il y a toujours eu un dynamisme démographique, économique, créatif. La Renaissance et l’Humanisme se sont développées durant la guerre de Cent Ans. Et c’est aussi un moment où les penseurs politiques réfléchissent à la question de la souveraineté et à la nature de l’État et des institutions (entreprises comprises).

Je vois 4 So what (non exhaustifs):

1/ Soyons Janus, réconcilions passé et futur, plutôt que de courir dans cette fuite en avant épuisante.

2/ Remettons de la confiance dans les systèmes, en engageant individuellement et collectivement, transversalement, du haut en bas. Pas que les Comex, le terrain et le middle management aussi, courroie de transmission trop longtemps dévalorisée, car prise en enclume entre les décideurs et le terrain, en prise directe avec les enjeux clients.

3/ Utilisons la raison d’être, non pas comme alibi de communication mais véritable cadre de décision, fixant le cap des actions court et moyen terme. Sans cadre, l’artiste est perdu.

4/ Walk the talk, comme disent les anglo-saxons plus pragmatiques et moins poètes que nous. Passons de la parole aux actes en :

  • Définissant des actions cohérentes avec la raison d’être ;
  • Osant supprimer TOUT ce qui n’est pas cohérent (l’exercice le plus difficile que je connaisse pour l’avoir fait pratiquer à des clients,
  • Étant holocrates, c’est-à-dire en osant mobiliser TOUTE l’entreprise dans cette démarche. Très peu d’entreprises osent y venir.

5/ Enfin, en ne voyant pas l’innovation uniquement sous le spectre de la rupture technologique et de la table rase. Innover c’est surtout jouer avec l’incertitude.

Stay hungry…

– Brice Auckenthaler, associé co-fondateur