Conseil en innovation stratégique

#Voir le Futur – Objets de compagnie

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Les objets connectés prennent de plus en plus part à notre vie quotidienne au point que, en 2020, 80Mds d’entre eux nous assisteront (Idate, 2013). Actuellement, ceux-ci nous aident avant tout pour gérer au mieux notre santé, notre vie vie domestique et nos activités sportives. Ainsi Mother, commercialisée en France depuis l’année dernière, agrège de petits capteurs connectés : dispersés dans la maison et reliés à un smartphone/ordinateur, ils permettent de gérer d’un coup notre environnement domestique et de rendre notre quotidien plus serein : température de la maison, prise de médicament, surveillance d’un bébé… De même, Vessyl, qui sera commercialisée en ce début d’année, est une tasse intelligente dotée d’une puce et de capteurs destinés à informer l’usager, via un écran, de son niveau d’hydratation, des calories ingurgitées, etc.

L’objet connecté apparaît donc, aujourd’hui, comme un partenaire de l’utilisateur, dont il facilite le quotidien. Or, ce statut de partenaire porte en germe le prochain stade auquel il accèdera : celui d’ami, de véritable personne capable d’émotions, de sentiments et d’interaction. Par exemple, dans la lignée du Nabaztag, ce petit lapin communicant, Noodle est un robot à fabriquer soi-même, bardé de micros, d’écouteurs et de capteurs, capable d’accueillir les invités ou de communiquer avec les individus. Teddy the Guardian, lui, est un doudou connecté : lorsque l’enfant le serre dans ses bras, il mesure sa fréquence cardiaque, sa tension, son taux d’oxygénation… et envoie des informations, via une application, aux parents, sur l’état de stress ou le taux de diabète de leur enfant. Lili, enfin, est une lampe robotisée qui n’a d’autre fonction que de témoigner ses sentiments à son utilisateur (et d’éclairer bien sûr !) Equipée d’un écran LED, elle est totalement autonome : elle suit l’utilisateur du regard quand il passe devant elle et lui montre ce qu’elle ressent en affichant des images (un cœur ou une moue par exemple).

Selon le Service de l’Observation et des Statistiques (2012), le nombre de ménages composés d’une seule personne devrait fortement croître d’ici 2050, au détriment de ceux en couple : en France, les premiers représenteront 47,3% des ménages (contre 36,8% aujourd’hui) et dépasseront les seconds (à 41,5%, contre 52,1% aujourd’hui), et ce du fait d’une désaffection des modes traditionnels de cohabitation. Alors que l’union libre, plus fragile, se développe depuis 20 ans, le mode de vie solo s’imposera donc… Enfin, solo, vraiment ? Les objets connectés dispensateurs d’amour ne seraient-ils pas le signe d’une reconfiguration de la vie domestique ? En effet, leur capacité croissante à communiquer et exprimer une forme de sentiments va abolir la frontière entre l’humain et le non-humain, le vivant et le non-vivant, parallèlement à l’essor progressif du transhumanisme. Demain, on vivra entouré de ces nouveaux compagnons dans des intérieurs qui, s’ils sont dépourvus d’un autre de chair et d’os, ne seront pas dénués d’affection et de douceur. Corollaire immédiat au développement de l’individualisme, les objets intelligents tendront à dispenser la présence et la chaleur, que les humains s’offriront de moins en moins entre eux.

‽ Les nouvelles technologies font encore l’objet, aujourd’hui, de beaucoup de défiance. Demain, cependant, les objets connectés seront devenus des compagnons habituels du quotidien, capables de communiquer et d’offrir de l’affection. De fait, prenez de l’avance, envisagez-les déjà comme tels et songez à adapter votre offre de produits et de services à la reconfiguration en cours des ménages.