Conseil en innovation stratégique

#Voir le futur : Briser la loi, ça ne me fait pas peur !

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Pour les « disrupteurs » contemporains, il est de bon aloi d’enfreindre la loi. Nous évoluons au cœur d’un Âge d’Or de l’innovation « sans permission » : Uber, AirBnb, Amazon, Google… les exemples sont légion. Et cette stratégie leur a permis de complètement redéfinir leurs industries à leur bénéfice, bien plus sûrement que les meilleures stratégies d’entreprise… aux limites, certes, de l’éthique (captation massive et non-régulée de données personnelles et collectives, opacité d’algorithmes pourtant essentiels, intérêt de l’opérateur prévalant sur l’intérêt collectif…).

Désormais, être « hors-la-loi » est fancy dans le milieu de l’entreprenariat et tend à devenir une norme ; cela est d’ailleurs devenu un des leviers principaux du « growth hacking ». De fait, pourquoi se préoccuper de la Loi quand on entreprend ? Le temps de la justice est suffisant ou pour échouer ou pour réussir… et ainsi avoir les reins suffisamment solides pour endurer un procès voire atteindre une puissance normative (comme les fameux GAFAM et NATU).

Le printemps n’est toutefois pas éternel : combien de temps cet Âge d’Or peut-il encore durer ?

De nombreux signaux convergent qui esquissent de contre-mesures institutionnelles plus agiles, réactives et coercitives : convocation des dirigeants d’AirBnb à Bercy, obligation de salariat des chauffeurs Uber en Grande Bretagne etc. Même la mairie de San Francisco – d’ordinaire très complaisante vis-à-vis des écarts législatifs de ses entrepreneurs – vient de prendre des mesures restrictives contre les robots de livraison qui ont progressivement envahi ses rues depuis quelques années.

Le tout sous la pression de la société civile, qui elle-même se structure à des fins régulatoires : civil hackers, services alternatifs (cf. Qwant), anciens cadres « rebelles » (cf. Chamath Palihapitya sur Facebook ou encore Tristan Harris) etc.

‽ Et si demain, les entreprises gagnantes n’étaient plus les « hors-la-loi », flibustiers à leur seul profit, mais celles qui défendent le bien commun, corsaires d’une éthique ? En bref, un retour triomphant de l’éthique, grande oubliée de l’accélération technologique : le pivot récent d’Apple sur la protection de la vie privée est en une illustration très iconoclaste