Conseil en innovation stratégique

Quand l’opéra fait son cinéma

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Qui eût cru qu’on irait un jour voir un opéra… au cinéma ? L’idée est née en 2006 aux Etats-Unis, avant de se développer de manière exponentielle en Europe, et notamment en France. Ainsi, depuis 2008, la société Pathé-Live propose de découvrir les spectacles du Metropolitan Opera de New York en direct dans plus de 100 salles Gaumont-Pathé, MK2 et Kinépolis : le produit jouit d’un large succès – le Metropolitan a généré 8 millions de dollars de bénéfices supplémentaires en 2010 grâce à ses retransmissions internationales. Pour la saison 2010-2011, UGC lance Viva l’opéra ! qui diffuse en direct et en différé une sélection de spectacles de l’Opéra de Paris et d’autres grandes institutions européennes telles que la Scala de Milan ou l’opéra de Baden-Baden. Avec un réseau de 70 salles en France et 150 en Europe, Viva l’opéra ! a contribué à la fréquentation (et au chiffre d’affaires) records de l’Opéra de Paris en 2010-2011 : sur les 860 000 spectateurs de la saison, 40 000 étaient en effet issus de Viva l’opéra !

Le succès immense de l’opéra au cinéma s’explique par les excellentes conditions de confort permises (par exemple, la visibilité est toujours de qualité, ce qui n’est pas systématiquement le cas à l’opéra) mais aussi, et surtout, par la modicité du prix des billets (les places pour Viva l’opéra ! coûtent entre 15 et 24 euros). Ainsi, diffuser des opéras au cinéma permet la démocratisation de cet art : les deux tiers du public sont des jeunes ou des néophytes. L’opéra, médium que l’on pense habituellement en crise car réservé à un public élitiste, vieillissant et conservateur, a su formidablement se renouveler en étendant son activité et en ciblant une clientèle dont les besoins étaient latents et non satisfaits. Le cinéma, la solution d’avenir pour l’opéra ?

La diffusion d’opéras dans les cinémas est un exemple d’extension de marque réussie : elle permet de toucher un segment dilettante qui n’était pas ciblé auparavant, tout en respectant l’”entre soi” cher aux amateurs traditionnels. Et vous, pourriez-vous cibler un segment encore sous exploité de votre marque  tout en préservant son essence ?