Conseil en innovation stratégique

Innovation for Good : Exercer son aptitude à l’utopie

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man and woman kissing inside yellow bathtub

“Vous ne voulez pas vous tromper ? Tenez pour fausses toutes les idées chères à notre temps…” (Flaubert)

Sous cette boutade littéraire, Tilt ideas souhaite souligner la difficulté actuelle de définir un plan stratégique pour n’importe quel Comex ou dirigeant dans ce contexte “3i” (où Incertitude, Inquiétude et Immobilisme font rage). Certes l’incertitude ne peut faire l’objet d’aucune prévision… sauf à faire un exercice salutaire en deux volets :

  1. Exercer son aptitude à l’utopie, nécessité opportune quand l’avenir paraît avoir disparu, pour imaginer un monde meilleur, concrètement, alors que la crise sanitaire nous donne l’impression de faire du surplace
  2. Challenger vos habitudes, idées reçues et autres soi-disant convictions qui n’ont de durable que le temps d’un exercice comptable, et régulièrement remises en question par défaut d’anticipation

Suite de la saga Innovation for Good avec 7 nouvelles illustrations concrètes à copier-coller (intelligemment comme de bien entendu)

  • « Au début, ce n’était qu’un hobby. » Harry Brignull est devenu une star du marketing digital un peu malgré lui. Spécialiste de l’expérience utilisateur, ce chercheur britannique conseille les entreprises et les administrations dans la conception de leurs sites ou applications. En 2010, il a inventé un terme qui s’invite depuis très régulièrement dans les forums consacrés à la protection de la vie privée ou la défense des consommateurs : le « dark pattern » ou modèle obscur. Il y consacre même un site, dark-patterns.org, où il recense toutes les pratiques douteuses des entreprises – notamment celles des géants de la Tech américaine – pour influencer, voire tromper les consommateurs (une dark pattern est une interface utilisateur conçue de manière à subvertir ou entraver l’autonomie, la prise de décision ou le choix des utilisateurs). Principe IfG # 19 : l’innovation for good doit lever la paranoïa qui réside dans ce monde fou, flux, flou… chez Tilt ideas on appelle cela le “blue pattern”.
  • Dans un tout autre registre, néanmoins aussi important, #Rakuten, entreprise japonaise d’e-commerce, promeut les enjeux écologiques au moyen d’une application interne, Shift. Constamment alimentée, avec un strict minimum d’intervention humaine, elle aide 1.700 collaborateurs issus de 14 services à mieux s’engager concrètement et à mettre du sens dans leurs objectifs de rentabilité. Ceci en lien avec la nouvelle raison d’être de Rakuten : “Learn, Act, and Influence”. Les contenus personnalisés et attractifs sont délivrés régulièrement pour ouvrir la voie à une vie plus écoresponsable. Ils sont accompagnés de questionnaires hebdomadaires qui encouragent les utilisateurs à continuer leur engagement tant au bureau qu’à domicile. Plus Shift est utilisée, plus grand sera le nombre d’arbres plantés. Principe IfG # 20 : pour bien engager en interne, l’innovation for good doit être opportunément stimulée par des “carottes” et des outils ludiques
  • Comment penser autrement sa croissance et son expansion sur Internet dans le monde ultra-concurrentiel, hystérique et de moins en moins différentiant des start-ups numériques et des applis ? Les fondateurs du Think Tank #Hérétique (quelle promesse !) défendent de nouveaux modèles, plus responsables, moins agressifs, plus rentables. Ainsi #Tanker, société qui développe des solutions de cybersécurité avec un positionnement premium dans l’expérience proposée à des clients premium. Principe IfG # 21 : l’innovation for good, c’est contourner le fast and furious de la croissance à tout prix et  accepter qu’un produit ne soit pas universel
  • L’innovation for good, même #Netflix s’y met : en 2020, le géant du streaming vidéo aux 200 millions d’abonnés a déclaré avoir émis 1,1 million de tonnes de dioxyde de carbone. Cette empreinte englobe le fait de créer du contenu, de construire des décors, de déplacer les gens pour pouvoir produire une série ou un film. En adoptant une approche plus écologique de ses tournages et un système similaire à une taxe carbone interne, la société entend réduire son empreinte carbone de 45% d’ici 2030. Comment ? En bannissant certains appareils gourmands en énergie et en utilisant davantage de techniques de production virtuelle (comme la réalité étendue utilisée dans la série The Mandaloriande Disney). Sur les plateaux ou lors de tournages (y compris ceux qui ne sont pas produits par la plateforme elle-même), Netflix privilégiera l’utilisation de batteries électriques, l’embauche d’équipes locales, la réduction des voyages aériens et l’introduction de plus de lumières LED. Netflix priorisera également les projets empêchant le carbone de pénétrer dans l’atmosphère d’ici fin 2021 : par exemple, en conservant les zones naturelles à risque, comme les forêts tropicales, qui sont essentielles pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux. Des investissements supplémentaires dans la régénération d’écosystèmes naturels, tels que les prairies, les mangroves et les sols sains, devraient aussi être réalisés dès la fin de l’année 2022. Principe IfG # 22 : pour innover for good, eh oui, il faut renoncer, prioriser, prendre des parti-pris significatifs. 
  • Rien à voir avec le digital ici : pour limiter son empreinte et s’inscrire dans la tendance à la concentration qui limite le volume des produits et des emballages, de plus en plus d’entreprises proposent qui des lessives, qui des shampoings, qui des déodorants concentrés. Avec #Bubbleit!, les boissons n’y échappent plus non plus : Bubble It ! c’est la plus petite solution du marché pour gazéifier l’eau du robinet. Fabriquée en France, sans machine, sans cartouche, sans édulcorant, sans sucre et nomade, vendue en boîtes de 20 sachets pour 8 à 11€ selon la version, c’est une poudre (naturelle, menthe ou citron), qui à l’instar d’un cachet d’aspirine, rend l’eau effervescente. Principe IfG # 23 : innover for good, c’est s’inspirer de ce qui existe et faire mieux et meilleur pour la planète.

 

  • Enfin, une bonne nouvelle ! Le baromètre mensuel de la confiance #Opinion Way #Challenges (réalisé auprès de 302 dirigeants) a grimpé de 9 points (à 39%, vs 43% au niveau mondial). Les dirigeants d’entreprise veulent croire non seulement à la reprise mais ont confiance à 85% dans la capacité de leurs collaborateurs à continuer à s’engager. Point d’alerte toutefois : le yoyo de cette confiance. Principe IfG # 24 : l’innovation for good, c’est aussi faire en sorte d’éviter le yoyo, en impulsant une dynamique durable, sereine et enthousiasmante qui permette d’anticiper l’évolution des modes de consommation et des usages.

 

Pour conclure et revenir à Flaubert : “Vous ne voulez pas vous tromper ?” Appliquez les 24 principes de l’Innovation for Good que Tilt ideas vous a distillé 😊

 

Ps : à défaut d’aller au cinéma ou au théâtre, relisez “Utopia” de Thomas More (1516), paru en pleine Renaissance, période où l’essor du capitalisme a mis à mal certaines vies communautaires et lors de laquelle l’affirmation d’un nouvel art de gouverner est perçue comme tyrannique (cela vous rappelle quelque chose ?…). Etymologiquement parlant, utopie signifie “hors lieu”. Avec le confinement, le moins que l’on puisse dire c’est que nous vivons une dystopie pour de vrai… Essayons de ne pas être “hors sujet”

 

Brice Auckenthaler, Associé co-fondateur