Conseil en innovation stratégique

#Voir le Futur – L’imprimante 3D alimentaire : futur must-have de nos cuisines ?

L’impression 3D alimentaire réalise ses premiers pas, dans des registres pour l’heure professionnels ou semi-professionnels. La série Choc Creator de ChocEdge permet ainsi à des chocolatiers d’imprimer en 3D de véritables dentelles de chocolat ; dans une autre perspective, Barilla a lancé un concours de design de pâtes imprimées en 3D sur la communauté Thingarage.

Une seconde phase s’esquisse à moyen-terme pour cette technologie, alimentée par l’imagination des chercheurs lui prêtant une multitude d’applications potentielles pour des publics réceptifs à des méthodes alternatives de préparation alimentaire. La NASA envisage de la sorte son utilisation lors de voyages spatiaux de longues durée, l’U.S Army n’exclut pas de l’utiliser un jour sur les lignes de front, l’Union Européenne lui voit elle une utilité pour les personnes âgées et finançe le programme PERFORMANCE dont les recherches portent sur l’impression 3D d’aliments faciles à mâcher et à avaler. Plus généralement, l’impression 3D alimentaire pourrait s’avérer un allié précieux pour toutes les populations soumises à un régime alimentaire spécifique (en cas d’allergies ou de problèmes de santé) car elle permet de jouer sur les textures, d’ajouter ou d’enlever des molécules…

Si nous nous plaçons à un terme plus éloigné, il est aisément envisageable que l’impression 3D alimentaire trouve un débouché majeur sur le marché grand public : son bénéfice est de fait on ne peut plus palpable pour tous les paresseux / pressés de la cuisine… cependant gourmets ! C’est là le pari d’un certain nombre d’entrepreneurs qui entendent bien casser les prix de cette technologie, ce alors que les modèles actuels affichent des prix prohibitifs (> 3 500€). La start-up londonienne 3DVentures développe ainsi une imprimante spécialisée dans la confection de desserts, répondant au nom sucré de Candy, qui pourrait être vendue autour de 400€, tandis que les Floridiens de Natural Machine s’apprêtent à commercialiser Foodini, un modèle multifonctionnel, au prix de 1 000€.

N’escomptez cependant pas imprimer de cette façon un suprême de canard laqué au thym car ces machines ne peuvent pour l’heure réaliser que des préparations simples sous forme de couches successives et ne peuvent pas – encore – faire cuire les préparations qui le nécessitent. Demeure en outre le problème de l’alimentation de ces machines avec des préparations adaptées, qu’il vous faut à date réaliser vous-même. Pas sûr, dans l’état actuel des choses, que l’impression 3D alimentaire puisse nous faire gagner du temps, pré-requis pourtant nécessaire à son adoption par le plus grand nombre. Mais comme le dirait Gide, « il n’y a pas de problèmes ; il n’y a que des solutions »… et des opportunités !

Le perfectionnement de la technologie d’impression 3D s’accompagnera d’autres innovations salutaires qui permettront ce gain de temps et au registre desquelles on voit naturellement se dessiner :
(1) un système de capsules de préparations alimentaires ready-made à la Nespresso et/ou encore…
(2)
… la connexion des imprimantes à l’Internet des Objets ; vous pourrez ainsi télécharger des recettes à imprimer, commander automatiquement les préparations alimentaires adaptées ou lancer l’impression de manière à ce qu’elle soit terminée à votre arrivée mais surtout, bénéficier de synergies avec tous vos appareils de cuisine, de quoi quasiment ne plus avoir besoin de mettre la main à la pâte…

Considérez l’impression 3D alimentaire avec tout le sérieux qui incombe tant cette technologie recèle des opportunités grisantes, en BtoB et pour le grand public. Nous utilisons de fait aujourd’hui une multitude d’appareils de cuisine dont nous n’aurions pu dire quelques années auparavant qu’ils allaient se diffuser : pensez au micro-ondes si décrié dans les années 1960 !