Conseil en innovation stratégique

Tilt attitude #3 – L’allègement (2/2)

La lexie allègement a deux significations. La première, vous vous en doutez, c’est tout simplement le fait d’alléger, de diminuer le poids d’une charge, de se débarrasser du superflu afin de ne garder que l’essentiel, la substantifique moëlle de quelque chose. La seconde signification – moins connue mais intéressante à connaître pour devenir un pro des sports d’hiver – a trait au ski : c’est la diminution de la pression des skis sur la neige pour en faciliter le pivotement. Et c’est ainsi qu’en s’allégeant, le skieur va plus vite, plus loin … Vous voyez surement où nous voulons en venir …

S’alléger, c’est donc suivre la quête du retour à l’essentiel et c’est dans cette lignée que le minimalisme s’inscrit.

Le minimalisme est une philosophie de vie qui se résume à une idée simple : vivre mieux avec moins afin de s’épanouir. C’est un mode de vie qui nous pousse à réfléchir et à distinguer ce qui pour nous est essentiel et ce qui est superflu, qui nous encombre et nous freine. Jimmy Carter expliquait que: « Owning things and consuming things does not satisfy our longing for meaning. We’ve learned that piling up material goods cannot fill the emptiness of lives which have no confidence or purpose. »

Cette tendance est d’ailleurs bien illustrée par Marie Kondo qui dans son bestseller vendu à plus de 8 millions d’exemplaires dans le monde, La Magie du rangement , a fait de celui-ci un art de vivre, ou encore par Fumio Sasaki, auteur de Goodbye Things : The New Japanese Minimalism qui explique avoir fait le vide autour de lui en ne gardant que 200 objets afin de pouvoir déménager en 30 minutes ! Pratique !

Dans le prolongement du minimalisme, l’idée de retourner à l’essentiel se retrouve également chez les partisans du Zéro déchet. C’est ainsi que l’association Zero Waste sensibilise les citoyens au gaspillage et lance des opérations comme par exemple le défi « Rien de neuf en 2019 ». De nombreuses marques commencent également à s’intéresser à ce nouveau segment de marché, afin de proposer des solutions à des consommateurs toujours plus exigeants :

  • La toute jeune marque Lamazuna propose des produits de beauté écologiques et innovants pour permettre aux consommateurs de réduire leurs déchets : coupe menstruelle, éponge konjac, cosmétiques solides…
  • Maximum Paris valorise les déchets en les utilisant dans la conception de leurs meubles : une table réalisée à base d’échafaudages, une chaise construite grâce aux rebus de polyéthylène… L’entreprise part des déchets et autres chutes issues de leurs usines partenaires pour créer une nouvelle série d’objets « recyclés » et responsables.
  • La marque Lush a fait du suremballage son combat : elle prône les produits « nus ». Alors que déjà 40% de ses produits sont sans emballage, la marque est allée un cran plus loin en ouvrant sa première boutique Naked, située à Milan et dans laquelle les produits sont à 100% nus.

Mais les marques peuvent également commencer en appliquant ces recommandations à leurs propres organisations : c’est ainsi que Veja contrôle sa production et ne produit que sur commandes passées six mois à l’avance. Cela permet d’adapter les quantités commandées par les distributeurs, voire de les diminuer, afin d’être en adéquation avec les faibles quantités de coton biologique disponibles.

Plutôt que toujours chercher à en faire plus, et si vous en faisiez … moins ? L’allègement, c’est finalement l’inverse de ce que l’on appelle chez Tilt Ideas « l’effet millefeuille », ou la tendance à toujours vouloir rajouter des couches (offres, services, …). Besoin de simplification, d’élagage, d’allègement dans vos projets ? Parlons-en !

Albane Renault-Sablonière, Consultante