Conseil en innovation stratégique

De l’incertitude, de l’action et de la prospective…

Innovation for Good (News) #34

Le coronavirus nous a plongés dans une parenthèse faite d’incertitude, de risque et d’enfermement. Le trio gagnant de la paralysie.

En effet nos esprits humains et notre culture occidentale nous ont appris à abhorrer le doute et à rechercher des vérités et des certitudes plus ou moins absolues. On a tendance à penser que la connaissance précède l’action. Et là, il faut bien dire que ce ne sera pas possible.

« L’arrivée de ce virus doit nous rappeler que l’incertitude reste un élément inexpugnable de la condition humaine. Toutes les assurances sociales auxquelles vous pouvez souscrire ne seront jamais capables de vous garantir que vous ne tomberez pas malade ou que vous serez heureux en ménage ! », disait récemment Edgar Morin dans une interview au journal du CNRS.

Avec l’incertitude galope le risque nous conduisant à une situation d’angoisse peu propice à l’action. Histoire d’en rajouter une louche, savez-vous qu’en 2018 et en 2019 le mot le plus recherché sur Google en France était « procrastination ». Manifestement, nous sommes les champions pour remettre notre action au lendemain, même en période, disons, d’incertitude normale. Alors comment trouver les ressorts de l’agir dans un contexte extra-ordinaire, au sens propre, voire à la limite du paranormal, tant on a du mal à appréhender le phénomène ?

Le retour à l’action va être d’autant plus difficile que le confinement s’ajoute au à l’incertitude et au risque et nous met en situation de relative passivité, reclus que nous sommes dans l’inaction de nos intérieurs. Il va nous falloir revenir dans le monde, aller à sa rencontre, ce qui est précisément la définition de l’action.

Le secret de l’action, c’est de s’y mettre ! comme le disait le philosophe Alain. Autrement dit, l’action ne peut jamais être le fruit d’un plan bien réfléchi. On aura beau réfléchir, retourner les choses dans tous les sens… à un moment donné, il faut y aller. « Nous essayons de nous entourer d’un maximum de certitudes, mais vivre, c’est naviguer dans une mer d’incertitudes, à travers des îlots et des archipels de certitudes sur lesquels on se ravitaille… »

Est-ce à dire qu’il ne faut pas faire de plan ? Et que l’on ne peut rien projeter ? Qu’il faut agir dans le flou total ?

Certes, bien malin celui qui peut lire l’avenir dans sa boule de cristal… Pourtant si tout exercice de prédiction est vain, en revanche un exercice de prospective est salutaire.

D’abord pour réduire l’incertitude. La prospective sert à éclairer l’action présente à la lumière des futurs possibles et souhaitables. L’idée n’est pas de prévoir ce qui va se passer mais de donner un coup de projecteur pour atténuer le brouillard ici et maintenant en choisissant avec réalisme la lumière au bout du tunnel. Se projeter donne un but à l’action.

For Good ? Oui, car, même si le flou est là, il faut continuer à faire des plans, même faux, quitte à les réviser souvent. La pire erreur serait de se contenter d’assurer ses arrières. Il faut continuer à aller de l’avant. Chez Tilt ideas, nous parlons souvent des entreprises en les comparant à un corps à deux jambes : la jambe d’appui, celle fermement ancrée dans l’identité de l’entreprise et dans ses acquis, et la jambe de mouvement qui lancée en avant crée la dynamique du futur, sans tout à fait savoir où elle va. Mais elle y va.

Chez Tilt ideas, nous produisons de la connaissance pour vous permettre de mieux inventer votre futur. D’où un exercice conjoint de prospective et d’innovation : d’abord comprendre ce qui peut nous attendre, ensuite imaginer les scénarios du possible, puis choisir celui qu’on veut suivre.

Vous en voulez plus ? Nous avons lancé NeoXygen, un observatoire de prospective pour comprendre notre rapport au monde post Covid et aider les entreprises à rebondir positivement.

Nous vous donnons également rendez-vous jeudi 14 mai pour assister à notre troisième webconférence en partenariat avec Unknowns « Dirigeant.e.s d’entreprise face au Covid-19 » au cours de laquelle nous partagerons le résultat de nos entretiens avec plus de 60 leaders.

Julie El Ghouzi, directrice