Conseil en innovation stratégique

Hybridez, il en restera toujours quelque chose

Innovation for good news #53

« Je ne cherche pas à connaître les réponses, mais à comprendre les questions… » disait Confucius (VIème siècle avant J.C)

Nous « flottons » dans l’ère de l’hybridation : les musées ou les gares deviennent des commerces, le travail et les loisirs sont mixés grâce ou à cause du télétravail…. L’heure n’est plus à la délimitation qui caractérise comme un échiquier mais à la fluidité qui inclut à l’image du symbole yin/yang. Au temps d’une mode gender fluid qui plutôt que d’opposer promeut une ouverture inclusive plutôt que normative.

Ce cross-over quasi permanent s’est amplifié avec la Covid-19 : un défilé de mode, devenu virtuel, est désormais une « performance » ; un jardinier devient « paysagiste » ; un parcours client est une « expérience » ; une entreprise – lourde par essence – se doit d’être « agile » quelle que soit sa culture ; un conseil est forcément « coach » face à un déficit de vision ou d’anticipation, un bon appétit devient une bonne « dégustation », la mission de l’entreprise devient « raison d’être » ; le racisme hybridé à l’insécurité devient « l’ensauvagement »… (Liste non exhaustive, n’hésitez pas à compléter)

Notre époque hypermoderne n’échappe pas à ce paradoxe, de plus en plus difficile à gérer : l’exigence de rationalité et d’efficacité confère une priorité aux dimensions émotionnelles de nos vies persos et pros.

A l’heure de l’ultra moderne solitude le besoin de lien (religare) se fait toujours plus impérieux. Shootés à la dopamine des notifications venues de nos « amis » et autres inconnus entrés en notre réseau d’un coup de baguette magique digitale, nous avons toujours plus de mal à nous repérer dans une altérité débordante mais incomplète tant que l’autre que soi n’est pas appréhendé comme un autre soi.

Attention juste que cette emphase et cette connexion ne dénaturent pas, n’apportent pas davantage de complexité.

For Good ? Pourquoi pas, mais, du coup, quelle est la vraie question que soulève cette hybridation ?

  • Est-ce juste un objectif de faire vivre d’autres aspects de sa personnalité, « augmentée » en quelque sorte par cette hybridation ?
  • Est-ce une volonté d’élargir son champs d’action ? Ce que l’on appelle l’extension du domaine.
  • Est-ce un souhait de prendre en tenaille des concurrents avec des offres hybridant plusieurs expertises complémentaires ?
  • Est-ce un pas en avant pour mieux de différencier ?
  • Cela répond-t-il à un souhait de se métamorphoser ?
  • Transformation ou transmutation de votre projet d’entreprise

Avant d’hybrider, choisissez bien votre camp. Votre intention.

Parce que, comme en conduite ou acrobatie, là où se porte votre regard ira votre dynamique. Et c’est toute la vertu de la prospective que nous affectionnons chez Tilt by Kea que d’aider à poser le regard dans votre meilleure direction.

Brice Auckenthaler et Antoine Mahy, associés Tilt ideas

Crédits : Bilal O.