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De plus en plus nombreux sont les salariés reconvertis. « On vit dans un monde où l’on se reconvertira tous », avance même Hervé Estampes, directeur général de l’AFPA (Association pour la Formation Professionnelle des Adultes). Cette tendance s’explique par le contexte économique de crise qui cause une insertion plus difficile sur le marché du travail et pousse un certain nombre d’autoentrepreneurs à créer leur propre activité, en particulier dans les secteurs des métiers manuels et de l’artisanat. Selon une étude internationale ManpowerGroup de 2013, les profils les plus recherchés sont, précisément, des ingénieurs, des commerciaux et… des travailleurs manuels.

Cependant, relève Alain Griset, président de l’Assemblée des Chambres de métiers et de l’artisanat, cette tendance est antérieure à la crise et n’a été qu’amplifiée par elle. En réalité, « l’intérêt du travail manuel est que l’on voit le résultat, contrairement aux métiers de cadres, de plus en plus abstraits, déterritorialisés, pris dans des logiques gestionnaires dont ils ne voient pas l’utilité », analyse le sociologue Vincent de Gaulejac, avant de noter que « les cadres ont de plus en plus l’impression d’être pris dans un univers où leur travail ne fait plus sens ». De fait, la tendance des reconversions aux métiers manuels procède d’une quête de sens, d’un mouvement de l’abstrait vers le concret, qui permet de s’approprier en profondeur le fruit de son travail, du non quantifiable au résultat mesurable, de l’exécution au geste esthétique et créatif et, enfin, du déracinement géographique au réancrage local. En outre, une étude de l’Institut Supérieur des Métiers révèle que la moitié des nouveaux entrepreneurs de l’artisanat ont choisi la voie de la reconversion afin de mieux allier vies professionnelle et personnelle afin de s’épanouir au mieux et dans l’une et dans l’autre. La pléthore d’émissions de télé-réalité mettant en scène ce retour au manuel, de Cousu Main au Meilleur Pâtissier, en passant par Masterchef, ou encore la mode des cours de bricolage, que l’on peut prendre au BHV ou même pour un enterrement de vie de jeune fille (Lilibricole, à Lyon), s’inscrivent dans ce retour général au « manuel ».

Ainsi, alors que se dessine une nouvelle catégorie professionnelle, celle des reconvertis, s’ébauchent un rapport alternatif au travail, marqué par l’envie « d’échapper au système » (Hervé Estampes), en même temps qu’une nouvelle conception des métiers manuels, qui ne sont plus la voie pauvre de ceux qui n’ont pas pu faire « mieux » mais un secteur professionnel qui fait sens, en lien avec les aspirations et valeurs actuelles des individus.

‽ La tendance des métiers manuels révèle combien les individus, et de fait vos clients, sont aujourd’hui V.U.C.A. (Versatiles, Incertains, Complexes, Ambigus) et en quête de sens. En 2015 plus que jamais, aidez-les donc à prendre en mains leur destinée et à se révéler à eux-mêmes grâce à votre marque, vos produits et vos services !